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Les socialistes et la question nationale : Pourquoi le détour irlandais ?

Dès la première époque, les socialistes ont été interpellés par la question nationale. Partisans de l’émancipation sociale et de l’internationalisme (« les prolétaires n’ont pas de patrie »), les socialistes se sont aperçus au fi l du temps qu’on ne pouvait simplifi er la chose. Marx avait alors proposé aux mouvements anglais de procéder par un « détour », à travers la lutte pour la libération de l’Irlande, pour relancer le socialisme dans ce pays-phare du capitalisme au dix-neuvième siècle. Plus tard, au vingtième siècle, certains socialistes préconisaient un colonialisme « civilisateur ». Mais Lénine et d’autres pensaient que la lutte anticoloniale et anti-impérialiste devait être au centre du combat, ce qui est devenu la perspective des luttes de libération nationale en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Maintenant que le capitalisme sous sa forme néolibérale s’est relancé à une nouvelle conquête du monde, la question nationale réapparaît. Loin d’être un vestige d’un passé réactionnaire, l’opposition à la globalisation revendique le droit des nations à vivre librement. C’est ainsi que des peuples luttent pour leur identité et leur dignité, ce qui est une partie intégrale de la lutte pour l’égalité et la justice. Dans ce contexte, il est instructif de relire cette grande épopée politique et théorique qui commence en Europe et qui continue jusqu’à aujourd’hui en Bolivie, au Brésil, en Palestine et ailleurs. On n’y trouve pas des « recettes » ni des « formules magiques »,mais des explorations, des hypothèses, des débats dont la pertinence consiste à les comparer et à les dépasser à partir d’autres explorations, hypothèses et débats.


Pierre Beaudet
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