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CHICANE DE FAMILLES : SOCIALISTES ET LIBERTAIRES

  • pierrebeaudet
  • 23 janv. 2016
  • 2 min de lecture

Au moment des grandes révolutions du 19ième siècle, les peuples cherchent leur voie. Les Empires et les élites réactionnaires sont secoués partout. De nouvelles classes urbaines apparaissent sur la scène politique, la bourgeoisie et le prolétariat, notamment. Des luttes sociales très vives se combinent avec des mobilisations pour la libération nationale, qui confrontent l’essor du colonialisme. C’est l’heure des brasiers…

L’espoir resurgit. Marx notamment, et plus tard les mouvements socialistes qui s’en inspirent, pensent à un grand mouvement d’émancipation prolétarien qui se construit comme pôle contre-hégémonique. Il faut, pense-t-il, miser sur l’organisation et l’éducation populaires, éviter de tomber dans le piège de confrontations sans lendemain et imaginer une autre sorte de pouvoir politique. Mais tous ne sont pas d’accord. Des courants inspirés par Proudhon estiment qu’il faut se tenir loin des institutions et créer des espaces socialistes autonomes, via les coopératives par exemple. Plus tard, le russe Bakounine veut radicaliser les luttes, y compris par la lutte armée, pensant que le mouvement doit bousculer l’ordre établi, et ne pas attendre que le fruit mûr du capitalisme ne tombe dans les mains socialistes.

De tous ces débats apparaissent diverses propositions qui coexistent dans l’Association internationale des travailleurs (AIT), qu’on appelle parfois la Première Internationale. Plus tard, le vent tourne contre les mouvements populaires, surtout après la terrible défaite de la Commune de Paris (1871). Les héritiers de Marx, de Proudhon et de Bakounine règlent leurs comptes durant une longue période de déclin. Mais 40 ans plus tard, c’est le rebond des luttes. Socialistes et libertaires se retrouvent, au moins pour un temps du même côté de la barricade, notamment lors de la révolution des soviets. Cette convergence se produit également lors des grandes batailles contre le fascisme en Europe du vingtième siècle. Après 1945 toutefois, c’est un nouveau départage. Les libertaires accusant les socialistes de capituler devant l’État autoritaire érigé en Russie au nom du socialisme. En 1968 dans ce long printemps des peuples, les débats sont relancés et en fait, continuent jusqu’à aujourd’hui.

En effet, la question de la transformation et du pouvoir se pose toujours. Quel est le chemin le plus pratique pour aboutir à l’émancipation ? Faut-il « forcer » l’histoire à travers l’intervention d’une « avant-garde » éclairée ? Les socialistes doivent-ils réinventer le pouvoir, ou peuvent-ils l’abolir au profit des communautés autogérées ? Quelle est la place de la confrontation, voire de la violence ou de l’auto-défense, dans le développement des luttes ? Autant de discussions qui sont à l’ordre du jour dans plusieurs pays où la transformation atteint un seuil critique, au Mexique, en Grèce, en Bolivie, par exemple. À une autre échelle (plus modeste), comment socialistes et libertaires peuvent-ils renforcer des mouvements populaires en favorisant l’auto-organisation et l’auto-formation des masses ? Est-ce qu’une alimentation mutuelle et réciproque pourrait aider tous et chacun à poser davantage les vraies questions ? Ce sont ces préoccupations que l’université populaire met à l’ordre du jour dans quelques semaines.


 
 
 

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