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LA BATAILLE DE L’UQAM

  • pierrebeaudet
  • 23 janv. 2016
  • 2 min de lecture

Pendant des décennies, l’UQAM a été la plaque tournante de l’intellectualité progressiste et des mouvements étudiants. C’est à l’QUAM que le premier vrai syndicat de profs a été mis en place (le SPUQ). C’est à l’UQAM que des expériences innovatrices permettaient la participation étudiante aux affaires scolaires. C’est à l’UQAM que le mouvement étudiant a établi son centre de gravité depuis les années 1970 et encore plus durant la dernière décennie jusqu’à la grève de 2012. C’était surtout à l’UQAM où des profs et des étudiant-es s’engageaient pour et avec le mouvement populaire, en dehors de la « tour d’ivoire ». Tout cela a changé au fil des années, mais cette université est demeurée celle du changement.

Alors voilà qu’aujourd’hui, cette UQAM est menacée. Une vaste opération est en cours pour ramener l’« ordre », ce qui implique la centralisation des pouvoirs et l’effritement de l’autonomie départementale couplée à ma « mise au pas » des étudiant-es. Le « plan stratégique », si on peut dire, vient d’en haut, de toutes les élites économiques, politiques, culturelles et universitaires confondues qui rêvent de ravaler l’UQAM au rôle traditionnel dévolu aux universités : former les futures élites en fonction des besoins des élites actuelles.

C’est sur cette trame de fonds qu’est survenu l’affrontement des derniers mois. Comme c’est arrivé avant, ce sont les étudiant-es qui ont pris la chose en main. Pour autant, la grève a été déclenchée dans un moment qui apparaît, rétroactivement, inopportun, ce qui a permis au pouvoir d’isoler les grévistes de l’UQAM et des cégeps qui ont suivi le mot d’ordre de l’ASSÉ. L’espoir que la grève étudiante allait entraîner d’autres secteurs populaires dans la lutte ne s’est pas concrétisé.

Entre-temps, l’administration de l’université en lien avec les organes policiers a mis en place un système sophistiqué de surveillance et de répression. De fil en aiguille, cela a conduit à des affrontements où sans avoir le dessus, l’administration, avec la complicité des médias-mercenaires, a convaincu l’opinion que le problème venait de petits groupes cagoulés. La bataille des idées a été malheureusement perdue par le mouvement étudiant.

Poursuivant son offensive, l’administration s’efforce de déstabiliser le SPUQ en mobilisant quelques profs réactionnaires, et ce au moment où les négociations s’amorcent pour le renouvellement de la convention collective. De sévères mesures d’intimidation visent également les chargé-es de cours (SCCUQ) alors que d’autres manœuvres tentent de marginaliser les associations étudiantes. La Commission des études, instance multipartite où siègent profs et étudiant-es, est mise en marge par le conseil d’administration qui s’arroge de tout décider comme si on était dans un vulgaire collège classique.

Devant ce barrage, les divers syndicats et associations de l’UQAM cherchent d’une part à se concerter, et d’autre part à remettre sur la table la réintégration des étudiant-es expulsé-es, ainsi que la suspension des différentes formes de répression mises en œuvre.

Il faudra briser l’isolement, reconstruire des alliances et regagner l’adhésion d’une masse critique, comme cela avait été le cas dans les grands affrontements de 2012. Ce ne sera pas une bataille facile !

Par ailleurs, ce combat dépasse de loin le cadre de l’UQAM, et même, peut-être, celui de l’éducation post-secondaire.

Tout le monde est concerné : l’UQAM, c’est notre bataille.


 
 
 

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