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LA MONTAGNE ET LA SOURIS

L’attention des médias est présentement braquée sur les complications de la crise en Syrie et de ses « dommages collatéraux » causés par l’exil des réfugiés et les attentats en Europe. On continue de mentir en parlant de l’action d’une « communauté internationale » qui n’existe pas et qui est en fait l’habillement que préfèrent adopter les États-Unis et leurs alliés subalternes (Union européenne, Canada, Japon, etc.). En réalité, les pompiers-pyromanes versent des larmes de crocodile sur le feu qu’ils ont mis partout dans la région. La préoccupation principale des États-Unis est d’empêcher la Russie (et son allié la Chine) d’affirmer sa présence, et donc de disloquer les pays de la région qui refusent la « pax americana » (comme la Syrie et l’Iran). Ainsi, l’« incident » en Turquie lorsqu’un chasseur russe a été abattu était très probablement un avertissement.

Pour Washington, le Moyen-Orient fait partie de son pré-carré et il n’est pas question de laisser les puissances « émergentes » faire autre chose que de jouer des rôles subalternes. Dans cette équation, Daech est un pion secondaire. De même que le régime de Bashar El-Assad.

Cependant, et on l’a évoqué auparavant, la stratégie américaine est sérieusement enrayée. La défaite américaine (appelons la chose par son nom) en Irak de même que l’incapacité de sécuriser l’Afghanistan et de casser des régimes récalcitrants démontrent les limites d’un Empire déclinant. Les larbins comme Israël, l’Arabie saoudite, la Turquie, la Jordanie, s’en inquiètent beaucoup et pour le moment, personne n’a une « bonne idée » pour relancer d’une manière efficace la guerre « sans fin » amorcée en 2003.

Entre-temps, l’autre grand enjeu autour des changements climatiques devient tout à fait secondaire, d’autant plus qu’il n’y a pas vraiment d’appétit au sein des cercles dominants et du 1 % pour réellement changer le cours. Aux États-Unis, plusieurs think-tank de droite disent tout haut ce qui est pensé tout bas, à l’effet que l’impact négatif de l’augmentation de la température à 2 et peut-être même à 3 degrés sera beaucoup plus nuisible aux pays du Sud, et pourra être « géré » par les riches de ce monde. Toutefois à Washington sur cette question comme sur l’autre, il n’y a pas de consensus ni de ligne stratégique ferme. C’est la pagaille… C’est essentiellement la même chose en Europe.

Cela explique qu’à moins d’un miracle, la COP-21 de la semaine prochaine va accoucher encore une fois sur quelques déclarations plates et malhonnêtes.

On voit bien dans ce contexte que le gouvernement canadien ne peut aller bien loin. Le Canada en fait est le « peewee » du cercle des pays dominants, qui se contente généralement d’être le faire-valoir des États-Unis. Sa marge de manœuvre est en effet extrêmement réduite du point de vue des dominants canadiens qui sont trop contents d’être les courtiers de l’économie américaine. On ne peut que d’être insultés par le ridicule des « annonces » faites à date sur les réfugiés syriens. Le généreux Canada va en accepter 25 000, et encore là pas demain, et plus encore, sous la responsabilité de la société canadienne (pour la majorité des réfugiés). Quand on pense que la guerre force plusieurs milliers de personnes à quitter leurs maisons chaque jour et que les pays avoisinants accueillent plusieurs millions de réfugiés, il faut vraiment être nul pour penser que cette réponse est adéquate.

Évidemment, il y a les médias-mercenaires pour contredire les faits.

Sur les changements climatiques, on sait déjà que le gouvernement Trudeau veut continuer dans l’exploitation des sables bitumineux, d’où leur acharnement à défendre le pipeline Énergie est. Il veut refouler la facture autrement aux contribuables via la « taxe carbone », comme si monsieur et madame tout-le-monde étaient responsables du capitalisme globalisé et de ses excès à répétition. Ajoutons quelques miettes pour donner au tiers-monde et ainsi on pourra se présenter à nouveau, Stéphane Dion en tête, comme un champion de l’environnement.

Qu’est-ce que diront les médias mercenaires ? Je vous le laisse deviner…


Pierre Beaudet
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