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QUÉBEC INC AU PAYS DES ASSASSINS ET DES VIOLEURS

La pétromonarchie saoudienne, dont l’importance économique n’est pas négligeable compte tenu des ressources pétrolières en Arabie, est un important « partenaire » économique pour le Canada et le Québec. En moyenne selon les années, le commerce entre les deux pays qui représente plus de trois milliards par année.

L’Arabie saoudite se situe généralement au 20ième rang des partenaires commerciaux1. Le Québec compte pour près de 24% du total de ces activités commerciales. Le domaine des transports occupe une place importante dans ces relations, notamment en ce qui concerne les véhicules militaires, que General Dynamics fabrique pour la pétromonarchie en Ontario, et qui constitue le plus gros contrat militaire canadien jamais signé (la valeur est de $15 milliards de dollars) avec un pays étranger. C’est la Corporation commerciale canadienne, une entreprise publique, qui a facilité cette transaction.

Du côté québécois, on brasse beaucoup d’affaires avec le royaume où l’on tue et l’on torture. C’est ainsi que depuis plusieurs années, Bombardier, CAE Électronique, Pratt & Whitney et d’autres ont conclu d’importants contrats dans le domaine de l’avionnerie, pour la construction de métros, etc. Pour sa part, SNC Lavallin, via sa filiale saoudienne, Fayez Engineering, dispose de projets représentant plusieurs centaine de millions de dollars (construction et maintenance d’usines pétrochimiques et de projets miniers).

Conseiller du prince Abdullah bin Abdulaziz Al-Rabeeah (ministre de la Santé du royaume d’Arabie saoudite), Philippe Couillard est l’une des nombreuses personnes qui ont été actives dans ces relations très lucratives. Le Premier Ministre s’est défendu en affirmant qu’il avait « seulement » été un consultant. En Arabie saoudite, des institutions médicales et des médecins sont pointées du doigt par Amnistie Internationale pour leur collaboration avec les procédures d’exécution et de mutilation infligées aux personnes accusées de divers « crimes », ce qui implique le « manque de loyauté envers les monarques ».

Depuis des décennies, des entreprises et des personnalités canadiennes et québécoises font des affaires d’or avec des dictatures sans foi ni loi. Ce fut le cas, notamment, avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, malgré les appels répétés de l’ONU et des mouvements de solidarité qui réclamaient la fin de ce commerce infamant. Beaucoup moins connus ont été les liens de commerce et d’investissement avec des régimes impitoyables comme l’Indonésie, le Pakistan, l’Algérie, Israël. « Business is business » a-t-on toujours dit.

Les exactions commises par la pétromonarchie saoudienne sont maintenant bien connues, à la suite du traitement infligé au blogueur Raif Badawi, notamment. L’économie du royaume, par ailleurs, fonctionne grâce aux millions de travailleurs migrants qui œuvrent dans des conditions infamantes, qui sont expulsés comme du bétail, violés par leurs employeurs, payés des salaires de misère. L’armée saoudienne entre temps commet des atrocités sans nom partout dans la région, surtout au Yémen actuellement, où deux millions de personnes sont en train de mourir de faim à la suite de l’agression commise contre ce pays. Autre fait bien connu, ce sont de riches saoudiens qui ont été les grands bailleurs de fonds des factions extrémistes et réactionnaires comme le réseau Al-Qaida et plus récemment, Daesh et qui sèment la terreur que l’on sait dans la région. Ce qui suscite bien des tensions entre l’Arabie et les États-Unis qui, comme ses alliés-subalternes y compris le Canada, continuent pourtant de soutenir le régime.

Encore une fois, « Business is business »…


Pierre Beaudet
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